Le chantier de construction, à Gautrinière, du futur siège de la Communauté de Communes du Bocage bourbonnais, également Maison France Services, est entré cette semaine dans une nouvelle phase : le montage des murs périmétriques isolants, selon la technologie bois-paille.
C’est l’entreprise Beau- fils, de Coulandon, qui est en charge de ce lot déterminant, traduit depuis le début de la semaine par la livraison et la mise en place des caissons réalisés industriellement à Blanzy (Saône-et-Loire), afin de créer les murs extérieurs des locaux dont les fondations, en béton, ont été tirées à l’automne dernier.
Le principe : élever ces murs au moyen de panneaux en bois lamellé-collé adaptés pour contenir des bottes de paille serties dans les niches du mur. Ce procédé, que les élus communautaires ont découvert lors d’une visite au siège de l’usine, semble être la réponse rêvée pour les puristes des économies d’énergie : une construction passive et une inertie de 12 heures face à un déphasage thermique, froid ou chaud. Il faut comprendre que le système bois-paille mis en œuvre à Bourbon est un puits de carbone en soi ; un affaiblissement acoustique de 45 dB , un classe ment A+ pour les émissions en polluants volatiles ; des matériaux recyclables lors de la déconstruction.
Autres avantages : pas de temps de séchage avec la filière sèche ; un chantier zéro déchet ; un comportement au feu de classe E ; des matériaux qui n’attirent pas les rongeurs et autres nuisibles…
En présence du président de l’ intercommunalité, Jean-Marc Dumont, du vice-président Daniel Gueullet, du technicien bourbonnais Michel Aubailly, les bâtisseurs de l’entreprise Beaufils ont cadré le phasage de cette construction innovante avec l’architecte local Dominique Lerner. Ce dernier reconnaît d’ailleurs que c’est une première pour lui que d’appliquer cette technologie bois-paille, expérimentée par ailleurs en région clermontoise. « C’est une expérience très intéressante et prometteuse pour la planète », retient- il.
Six semaines seront nécessaires pour construire le rez-de-chaussée, autant, semble-t-il, pour l’étage, et l’intervention du charpentier métal entre les deux, de quoi réaliser la dalle en béton au printemps pour s’approcher de la mise hors d’eau de l’ensemble. Car, pour l’ heure, les caissons bois reposent sur les fondations en béton exposées à la pluie, ce qui n’est pas du goût de nos élus, au passé professionnel de techniciens BTP…
Article issu de La Montagne du 23/01/2022
