Poucet, pour les grands

Synopsis : Il était une fois le Petit Poucet vu sous un autre angle. L’auteur contemporain Gilles Granouillet revisite le célèbre conte pour enfants en inversant les points de vue. Il se place de l’autre côté du miroir, à savoir à l’intérieur de la maison de l’ogre. Là où vivent ses filles, ogresses en herbe. Mais l’une d’entre elles passe son temps dans les livres où elle découvre avec effroi… sa propre histoire et sa fin tragique. Sa vie ne serait-elle qu’une destinée toute tracée ? Alors, quand elle rencontre par hasard le vrai Poucet dans la forêt, elle l’alerte sur ce qui se trame et leur destin lié pour qu’ensemble ils parviennent à transformer leur avenir et infléchir le cours des choses. Mais comment reprendre son destin en main quand on est encore qu’un enfant ? Poucet, pour les grands avance entre deux pôles antagonistes, celui de la fatalité et du libre-arbitre, celui de l’individualisme (chacun pour soi) et de la solidarité (en s’entraidant on peut s’en sortir), de l’aveuglement et de la conscience. Dans un décor unique qui tient lieu de paysage en plein air (un trou perdu au fond des bois), de grande tablée dans la salle à manger ou de lit où se coucher (sous le toit de l’ogre), les personnages évoluent dans cet environnement marécageux, ce vase clos où tout s’embourbe. Un lieu imaginaire qui tient du désenchantement, où les filles de l’ogre croupissent sans contact avec le monde extérieur. S’extraire de son marasme, quitter le foyer familial, permettra à notre ogresse futée d’échapper à son hérédité. En devenant végétarienne, elle choisit son camp et fait table rase du passé. Mais comment se départir de la monstruosité sur son visage ? Comment faire quand son identité lui colle à la peau ? En puisant dans ses ressources et sa capacité à créer du lien, en confrontant son étrangeté au monde, elle trouvera sa propre humanité. Après Un Endroit où aller créé en 2020, Fanny Zeller, artiste associée aux Îlets, retrouve l’écriture ronde, intime, humaine, de Gilles Granouillet, sa poésie du quotidien pétrie de tendresse. Pas de jugement sur ses personnages mais une façon de traiter des sujets universels en s’attachant aux anti-héros. L’air de rien, il donne la parole aux invisibles. Et retourne comme un gant le récit gravé dans le marbre. Pour donner à voir la doublure. Entre humour, légèreté et profondeur, la jeune troupe des Îlets donne vie à ce microcosme aussi pittoresque qu’attachant.

Générique : texte Gilles Granouillet (éditions Lansmann) • mise en scène Fanny Zeller • avec La Jeune Troupe des Îlets #4 (E. Agnely, M. Fandre, S. Osmond-Nauze) & Fanny Zeller • scénographie Antoine Milian • son Simon Zaderatzky • création lumière Guilhèm Barral & Thomas Boudic • avec l’aide de Tiffany Marchand • costumes Stéphanie Manchon

production théâtre des Îlets – CDN de Montluçon – région Auvergne-Rhône-Alpes • spectacle créé le 9 mars 2024 au théâtre des Îlets • avec le soutien de l’Union Européenne / FEADER pour la tournée d’été 2024 • © crédit photos : Cécile Dureux